02 novembre 2024

Bourdonne

J'ai mis en ligne sur Histomédias quelques extraits du long entretien que j'eus avec Gérard Fromanger (1939-2021) en février 2009. On y trouvera quelques informations inédites sur la fameuse affiche du festival de rock "radio libre expression" Antibrouille, qui se tint en juillet 1978 et fut le point d'orgue de la première partie du mouvement des radios libres.

Je repense souvent à cette rencontre. L'homme était délicieux, plein d'humour et très vif d'esprit. Et puis, quelle vie que la sienne !

Quelque part dans ses archives, ses héritiers ont dû trouver l'exemplaire de La Bataille des radios libres, qui reposait ce jour-là sur sa table de travail. Ça reste un très beau souvenir.



Gérard Fromanger, 
acteur de la bataille des radios libres. 
Photo : Thierry Lefebvre (2 février 2009).

31 octobre 2024

Concorde

On apprenait il y a peu la disparition du sénateur Claude Huriet (1930-2024). Je ne l'ai jamais rencontré et connaissais à peine son visage, n'ayant pas de télé. Mais la loi n°88-1138 du 20 décembre 1988 qui porte son nom, "relative à la protection des personnes qui se prêtent à des recherches biomédicales", a eu un fort retentissement sur une période antédiluvienne de mon existence. Le premier essai clinique dont j'eus à m'occuper avait été baptisé Concorde.



Photocopie d'un ordonnancier 
de janvier 1989.

J'ai conservé peu d'archives de cette époque et n'ai lu pas grand-chose de convaincant à son sujet. La trilogie d'Hervé Guibert, quoique romancée, reste en revanche un document inégalé. J'ai déjà évoqué dans ce blog cet écrivain trop tôt disparu.

Un autre homme admirable, et que j'admire depuis bientôt quarante-cinq ans, c'est Philip Glass. Dans quelques semaines, il aura 88 ans. À l'occasion de son précédent anniversaire, il avait fait cadeau à ses admirateurs de l'extraordinaire performance ci-après. C'est la preuve saisissante que le vieillesse n'est pas un naufrage pour tout le monde.

Longue vie à vous, cher Philip Glass. Et comme l'a écrit quelqu'un sur votre site, "I am lucky to be alive while you are, Sir".


26 octobre 2024

Roi du temps

Ces dix derniers jours, j'ai mis en ligne sur Histomédias plusieurs nouveaux éléments: un article sur Félix Guattari (qui n'existait jusqu'alors qu'en espagnol); et d'anciens entretiens avec Françoise d'Eaubonne (1920-2005), Georges Fillioud (1929-2011) et Marcel Trillat (1940-2020).

C'est très étonnant de réécouter ces vieilles cassettes, maintenant que mes interlocuteurs s'en sont allés. Pour chacun d'entre eux, je me souviens parfaitement du lieu, des circonstances et de petits détails impalpables.

Hier, je me suis concentré sur la retranscription d'un extraordinaire entretien téléphonique. Mon interlocuteur, dont j'ai perdu la trace mais qui ne semble pas décédé, me racontait à sa façon ses aventures dans le monde des radios libres. Celles-ci ne pouvaient cependant être comprises qu'à l'aune de la vie incroyable qui fut la sienne. J'ai beaucoup travaillé sur cette contextualisation et j'y reviendrai certainement plus tard.

J'ai quelques personnages comme cela, aux existences totalement hors du commun, je dirais même "surréalistes" si je n'avais pas peur de galvauder ce mot. Surtout en ce centenaire du Manifeste, dont la lecture, il y a maintenant fort longtemps, a probablement beaucoup influé sur ma vie. Par-dessus tout cette phrase encore relue récemment: "Parmi tant de disgrâces dont nous héritons, il faut bien reconnaître que la plus grande liberté d'esprit nous est laissée. À nous de ne pas en mésuser gravement. Réduire l'imagination à l'esclavage, quand bien même il y irait de ce qu'on appelle grossièrement le bonheur, c'est se dérober à tout ce qu'on trouve, au fond de soi, de justice suprême."




*

J'ai enfin visionné la vidéo de la "petite" fête donnée à Jussieu à l'occasion du quarantième anniversaire de mon ancienne formation. Quoiqu'absent ce jour-là, j'ai eu la stupeur de me voir projeter sur grand écran. Ça fait vraiment un drôle d'effet, presque l'impression d'être un peu mort!


19 octobre 2024

Reproduction sociale ?

Je ne peux pas relire cet extraordinaire livre qu'est L'Établi sans penser à mon père. Surtout les premiers chapitres où Robert Linhart, "happé par la fournée entrante" de l'usine d'assemblage des Citroën 2 CV de la porte de Choisy, regarde travailler ses nouveaux collègues: Mouloud le Kabyle, Georges le Yougoslave, Christian le Breton...

J'ai sous les yeux la "convention d'embauchage" que mon père avait signée -"en double et de bonne foi"- avec la "Société industrielle de mécanique et carrosserie automobile" (Simca), sise 163-185 avenue Georges-Clemenceau à Nanterre. Orphelin, fugueur, muni d'un simple certificat d'études primaires, un peu Doinel sans s'en douter, il n'avait alors que 18 ans et vivait dans une habitation à loyer modéré de la rue Bessières, avec ma mère qu'il avait épousée quelques mois plus tôt.





Je lis au verso de la convention: "Les candidats devront présenter, à l'appui de leur demande, leurs différentes pièces d'identité, leur carte d'Assurances sociales, leurs certificats de travail, y compris celui du dernier employeur, et, s'il y a lieu, leur livret militaire et leur livret de famille. [...] Les mineurs devront fournir une autorisation de leur tuteur les autorisant à percevoir leur paie."

Je n'ai pas retrouvé ce dernier document parmi le peu de papiers que j'ai pu sauver. C'est bien dommage, car j'aurais aimé savoir plus précisément d'où je viens.

02 octobre 2024

Histomédias

Mon carnet de recherche, intitulé "Histomédias. Pistes de recherche sur l'histoire des médias", est désormais entré au catalogue d'OpenEdition. 

La Bibliothèque nationale de France lui a également attribué un numéro d'ISSN (International Standard Serial Number): 3073-1933.

On peut consulter Histomédias à l'adresse suivante : https://www.openedition.org/48257.




On y trouvera des textes anciens (revus, complétés et corrigés), des entretiens, mais également de nombreux textes inédits... au gré de l'inspiration.

Il est possible de s'abonner à son fil RSS. La méthode est précisée ici: https://maisondescarnets.hypotheses.org/613

Pour l'heure, on peut trouver sur Histomédias neuf textes de longueurs inégales, soit par ordre chronologique d'édition : 

1) "Je réclame le droit à la paresse : en 2003, une intermittente du spectacle prend la place du présentateur du JT"; 2) "Archéologie du naming"; 3) "Carbone 14 avant l'heure"; 4) "Une histoire d'escargots : Patricia Highsmith et Jean-Henri Fabre"; 5) "Entretien avec Jean-Marie Borzeix en mai 2014"; 6) "Entretien avec Yves Daudu, 26 mars 2002"; 7) "Pharmacie et naming dans le cyclisme professionnel"; 8) "En souvenir de Génération 2000"; 9) "En direct de TDF".

D'autres suivront évidemment, en particulier sur l'histoire des radios libres et le cinéma scientifique. Mais pas que...

26 septembre 2024

Promenade en enfer

Il y a quelques mois, avec mon vieux camarade Jean-François Ternay, nous nous sommes amusés à concevoir trois petits films documentaires pour le compte de la société historique Le Vieux Marly, à l'occasion de son centenaire.



Pierre Ladure fixant un micro HF
sous l'œil averti de Jean-François Ternay.
Centre culturel Jean-Vilar, Marly-le-Roi, 11 octobre 2023.
Photo : Thierry Lefebvre.


Intelligemment réalisés par Jean-François (comme toujours), ces trois courts-métrages sont désormais en ligne, comme je viens de le constater. Voici le plus aérien des trois, consacré au fort du Trou d'Enfer.



Par la même occasion, je viens de trouver sur le web les images de ma communication donnée dans l'amphithéâtre AXA le 16 mars 2024. Le texte paraîtra prochainement.


24 septembre 2024

Bonjour à Artaud

De maisons de repos en asiles, d'asiles en cimetières, Antonin Artaud semble avoir enfin trouvé le repos dans une agréable pinède du cimetière Saint-Pierre de Marseille, aux côtés de Simone et Serge Malausséna.

La semaine dernière, des offrandes témoignaient du passage de nombreux inconnus: beaucoup de stylos, des crayons de papier, des dessins, un flacon (peut-être de laudanum). Sur un galet, quelqu'un avait inscrit les derniers mots écrits par Artaud le 4 mars 1948 : "continuer à faire de moi cet envoûté éternel etc. etc."





Photos : Thierry Lefebvre.


La regrettée Radhia Aounallah -alias Miss.Tic- a écrit : "Le temps est un sérial qui leurre". J'ai lu ça au Palais des Papes, dans le cadre de l'exposition qui lui est consacrée. La profondeur de ce jeu de mots à double sens mériterait que je m'y attarde. Il est en tout cas exact que dans la vie, on se leurre en répétant les seules choses qu'on se croit appelé à faire jusqu'à la mort. Ce qui est profondément antipoétique, comme toute compétence ou pseudo compétence sans cesse ressassée.

De retour d'un long périple en Provence, je viens de mettre en ligne un de mes plus récents textes parus. C'est ici: https://histomedias.hypotheses.org/464

06 septembre 2024

Destinée delphinée

Transistor, machine à écrire, radio communautaire et j'en passe... L'été fut finalement bien rempli en recherches et écritures de toutes sortes. J'en reparlerai en temps voulu. 

C'est comme ça. On ne se refait plus à partir d'un certain âge, on n'échappe pas à ce que Jean Carrière nomme quelque part "la dictature de son propre destin". Se conformer à l'image qu'on a toujours donnée de soi-même, pourquoi pas après tout.

Il est pourtant des destinées hors du commun qui donnent le vertige. Présent cette semaine dans les gradins de la magnifique piscine éphémère de l'Arena La Défense, à l'occasion des Jeux paralympiques, j'ai été absolument éberlué par le jeune Brésilien Gabriel Geraldo Dos Santos Araujo, triple médaillé d'or de natation dans la catégorie S2 (handicaps très lourds). 

Sa destinée semblait figée dès avant sa naissance, mais il a su la sublimer et en faire une véritable œuvre d'art vivant: d'homme, il s'est mué en dauphin. C'est magnifique.


19 août 2024

Triple étoile

La vie ne prend sa réelle saveur qu'au travers des projets les plus improbables, nés le plus souvent du hasard. Il en fut ainsi de l'ouvrage sur la Chaîne Thermale du Soleil que Cécile Raynal et moi avons écrit en 2016 et qui semble désormais épuisé.




Les circonstances de cette aventure (car c'en fut une et dans de nombreux décors incroyables) mériteraient d'être contées, mais ce n'est pas le lieu. Je me contenterai ici de saluer la mémoire de Michel Guérard (1933-2024), homme charmant quoique triplement étoilé, qui vient de nous quitter comme le rappelle la presse

Nous l'avions longuement rencontré le jeudi 12 mai 2016 aux Prés d'Eugénie à Eugénie-les-Bains. Il nous avait raconté sa folle existence et nous avait permis d'admirer son légendaire fourneau. Plus tard, son épouse Christine Barthélémy-Guérard nous avait également reçus. Ce sont des souvenirs marquants.




17 août 2024

Souvenirs du Valois

Le 3 mars 1974, il y a un peu plus d'une cinquantaine d'années, un DC10 des Turkish Airlines s'écrasait dans la forêt d'Ermenonville, non loin du sillon de Dammartin. J'étais bien jeune à l'époque, mais je me souviens très bien de cette catastrophe qui fit 346 victimes.

De nos jours, autour de la stèle érigée à la mémoire des membres de l'équipage et des passagers, la nature a repris ses droits et des brebis viennent paître paisiblement. Pourtant, les innombrables débris de cet épouvantable crash continuent d'affleurer ici et là.



Deux fragments du DC10 extraits du sable.
Photo : Thierry Lefebvre.


Ceux-là -témoignages d'une technologie prétendument conquérante mais très vite lézardée- sont allés rejoindre d'autres reliques déjà déposés au pied de la stèle. 

Je me demande si Gérard de Nerval est venu rêver par ici, alors qu'il ébauchait le manuscrit de Sylvie au milieu du XIXe siècle.

11 août 2024

Bravo Kinzang !

En ce bel été, je voulais rendre hommage à celle qui restera mon héroïne des Jeux olympiques : la Bouthanaise Kinzang Lhamo, 26 ans, arrivée dernière du marathon, avec une heure de retard sur l'avant-dernière. La voici au 18e kilomètre, à Ville d'Avray.



Kinzang Lhamo à Ville d'Avray.
Photo : Thierry Lefebvre.


La voilà également au 28e kilomètre, telle que j'ai pu la filmer à Chaville (pour se rendre de Ville-d'Avray à Chaville, il faut traverser à pied la forêt domaniale des Fausses-Reposes en passant par les étangs de Corot... je vous recommande la promenade). Elle était épuisée, mais tenace. Le bouddhisme a l'air de rendre fort.

J'ai trouvé ça extraordinaire. (Au fait, que faisions-nous d'extraordinaire à l'âge de 26 ans?) 



Kinzang Lhamo de passage à Chaville.
Images : Thierry Lefebvre.

Voir également cette scène inouïe où les spectateurs l'accompagnent à Paris en l'encourageant. J'ai vu par ailleurs qu'elle avait été acclamée par la foule à son arrivée aux Invalides. 

"L'important, c'est de participer"... 

Et Paris a été vraiment une fête en ce mémorable mois de juillet 2024. Je suis heureux d'avoir vécu ça une fois dans ma futile vie. J'ai (enfin) compris pas mal de choses et vais relire Hemingway.

05 août 2024

Paris au mois d'août

Je croyais bien connaître la rue Lepic... Courteline... Marcel Aymé... et tant d'autres! Eh bien, je ne l'avais jamais vue comme ce samedi 3 août 2024, littéralement prise d'assaut par des supporters bon enfant du monde entier, Belges et Hollandais en particulier. Je suis bien content d'avoir vécu ce moment magique.



Deux heures avant, 
la foule se presse déjà.
Photo : Thierry Lefebvre.



Deux heures après,
Remco Evenepoel s'apprête 
à lâcher Valentin Madouas.
Photo : Thierry Lefebvre.


J'avais tant lu de livres sur les pavillons éphémères des expositions universelles parisiennes que je me suis réjoui d'admirer les stades éphémères des Jeux olympiques.



Le stade Tour-Eiffel et l'Arena Champ-de-Mars.
Photo : Thierry Lefebvre.



Le parc des Champions.
J'ai passé un an et demi de ma vie à rêvasser
derrière les trois fenêtres tout en haut et à droite du Palais de Chaillot.
Photo : Thierry Lefebvre.


Sinon, un souvenir: ça se passait le 24 janvier 2024 au Musée national du sport, à Nice. J'avais préféré abandonner d'emblée, plutôt que de me faire écrabouiller par Teddy Riner. Bien m'en a pris !


26 juillet 2024

Les solariums, toujours

Il est régulièrement question du solarium tournant d'Aix-les-Bains ici et là, et donc directement ou indirectement de l'ouvrage désormais fameux que nous lui avons consacré, Cécile Raynal et moi, en 2010.

Parmi les artefacts récents, signalons un article du numéro 81 de la revue de l'Ordre des architectes Auvergne-Rhône-Alpes Architectures & Territoires.



Ou encore l'exposition Soutenir qui s'est tenue en avril-juin 2024 au pavillon Sicli à Genève. À cette occasion, cette fondation a conçu la petite boucle ci-dessous, à partir du court-métrage que nous avons déposé, il y a plusieurs années, au CNC, avec l'assentiment de Violette Delaye.




J'ai déjà dit l'immense plaisir que nous procurèrent les recherches menées pour cet ouvrage.

Quant à la petite exposition pionnière de 2015, nous en avons bien entendu conservé les panneaux.

20 juillet 2024

Cravan et Traven

Il y a un peu plus d'une vingtaine d'années, j'eus l'occasion de rencontrer, au hasard de mes pérégrinations, un (presque) futur président de l'Assemblée nationale et une (presque) future Première ministre... et d'échanger avec eux.




André Chassaigne et Clémentine Autain (2004).
Photogramme : Thierry Lefebvre.


Vingt ans, c'est bien long. C'est pratiquement le temps qu'il fallut à Edmond Dantès pour s'invisibiliser en comte de Monte-Cristo. Personne alors ne semblait le reconnaître.

Ce qui me frappe ici, c'est la ressemblance de ces deux personnalités politiques avec ce qu'elles sont devenues aujourd'hui. Cette faculté de se ressembler, en dépit de l'érosion causée par le temps et des aléas de la vie, me semble un des marqueurs de cette "notoriété spectaculaire" qu'évoque quelque part Debord. 

*

Un qui ne ressembla à personne -et surtout pas à lui-même puisqu'il existe encore des doutes à son sujet-, c'est Otto Feige (1882-1969). Sous le pseudonyme mystérieux de B. Traven, il écrivit des petits chefs-d'œuvre comme Le Trésor de la Sierra Madre ou Le Vaisseau des morts. Je remercie le hasard d'une boîte à livres de me l'avoir fait découvrir.

Autre personnage mystérieux: Arthur Cravan (1887-1918), qui serait mort au Mexique comme Traven. Sa critique du Salon des Indépendants de 1914 est assez incroyable: "[...] si je vais citer une quantité de noms, c'est uniquement par roublardise et le seul moyen de vendre mon numéro [de sa revue Maintenant], car j'aurai beau dire que Tavernier, par exemple, est le dernier des fruits secs, et citer ce petit con de Zac au milieu d'une interminable liste de nullités, ils m'achèteront tous deux, avec les autres, pour le seul plaisir de voir leurs noms imprimés. Du reste, si j'étais cité, je ferai comme eux." Aujourd'hui, on se googlelise.

On doit également à Cravan, dans le même texte, cet aphorisme célèbre (très debordien, je trouve): "Dans la rue on ne verra bientôt plus que des artistes et l'on aura toutes les peines du monde à y découvrir un homme." Le Spectacle, toujours le Spectacle...

06 juillet 2024

Truffe hertzienne

Il y a une cinquantaine d'années (j'étais adolescent à l'époque), je suis tombé par hasard sur un texte inspirant de Marcel Oms. L'article était intitulé "Le parachutiste et le truffier" et il m'a profondément marqué. Oms y distinguait deux sortes d'historiens: celui qui survole et domine (le "parachutiste") et celui qui rampe, renifle et gratte (le "truffier"). Je reconnais avoir toujours eu une prédilection pour le second. 

Bien des années plus tard, reprenant à son compte cette métaphore sans néanmoins en citer l'auteur décédé, Emmanuel Le Roy Ladurie avouait à Marc Riglet qu'il était lui-même "plutôt un truffier".

J'ai enfin déniché la truffe providentielle susceptible de m'inspirer: onze minutes de libre antenne enregistrées par mes soins durant la soirée du 12 janvier 1985. Je suis très certainement le seul à l'avoir conservée, mais pas le premier à l'avoir évoquée par écrit. Paradoxe, paradoxe!

Je vais y travailler très assidument au cours des prochains mois et je m'en réjouis d'avance.


22 juin 2024

Archiver la radio

Parmi les nombreuses émissions que je ne retrouve pas sur le site de Radio France, il en est une que j'affectionne tout particulièrement. Il s'agit de J'ai mes sources de Colombe Schneck et cela se passait le 7 mai 2008.

La Bataille des radios libres venait de paraître et on m'avait donné rendez-vous au studio 72 de France Inter pour en parler. La station occupait à l'époque l'immeuble du 17-19 avenue du Général Mangin, non loin de la Maison de la Radio en pleins travaux.



La Maison de la Radio en mai 2008.
Photo : Thierry Lefebvre.


Invités à mes côtés, je retrouvais deux amis: Antoine Lefébure, le créateur de Radio Verte et de l'Association pour la libération des ondes, et Pierre Bellanger, le patron de Skyrock.

Je garde un excellent souvenir de cette émission, ainsi que de Colombe Schneck.



Colombe Scheck se concentrant devant La Bataille des radios libres.
Photo : Thierry Lefebvre.


À la fin, Jean-Marc de Félice, alors directeur des ressources techniques de Radio France et lui-même pionnier des radios libres (Radio 100, Radio Paris 80), était venu nous rejoindre et nous avons tous quatre été pris en photo par l'assistant de Pierre, devant l'entrée de France Inter.



Tous les quatre devant l'entrée de France Inter.


Je viens de retrouver le fichier audio de l'émission dans mes archives. Je vais réécouter ça.

19 juin 2024

Raton Laveur Magazine

Ce que je pense de la situation? Pas grand chose... La seule réflexion pertinente qui me vient à l'esprit, je la tire d'un article de 1887 du Dr Albert Regnard. Je cite: "Les canards sans tête marchent infiniment mieux que des ataxiques, quoique moins longtemps." Je laisse celles et ceux qui liront ces lignes méditer sur la portée politique de cette observation.

Soyons sérieux... Assurant l'expertise scientifique d'une exposition qui se tiendra en avril 2025 dans un endroit réputé (je ne vous dirai pas lequel pour le moment), je m'amuse follement. J'en profite également pour vérifier certaines certitudes véhiculées, entre autres, par Wikipédia et ceux qui y piochent leurs informations. Eh bien, le fait est que tout (ou presque) est faux ou, à la limite, inexact. Guy Debord avait décidément raison. 

Et comme en plus "tout le monde ment" (je cite ici l'inoubliable Dr Gregory House), il est possible que nous nous rapprochions de la vérité par un effet paradoxal: qui ment à partir du faux peut dire le vrai, je dirai "par mégarde".

Comme promis, je viens de lister tous les médias auxquels j'ai accordé une ou plusieurs interviews depuis une trentaine d'années. Elle est fastidieuse: Le Quotidien du médecin, Le Quotidien du pharmacien, Le Moniteur des pharmacies, Le Monde Initiatives, Le Monde, France Inter, RFI, US-Mag, Charlie Hebdo, Radio Nova, L'Humanité, Libération, France Culture (bien sûr), 20 Minutes, France 5, Europe 1, Radio Campus Paris, L'Âge de Faire, Le Courrier (de Genève), Le Figaro, Fréquence Paris Plurielle, Télérama, Le Mouv', France 3, France Info, NVO, Radio Néo, SR2 KulturRadio, Radio Caraïb RCN, Aligre FM, RFI Brésil, La Montagne, Cinaps TV, Radio Suisse Romande, What's Up Doc?, AFP, AEF, L'Indépendant, Toutes les nouvelles des Yvelines, Radio Campus Orléans, Le Parisien, Les Échos, La Semaine de l'Allier, Critikat, France Bleu Touraine, La Chaîne Parlementaire, Radio TSF Jazz, La Voix du Nord, Le Chantier Radio, Le Magazine de la Seine Saint-Denis, Le Pays, L'Éveil, Alternantes FM, Pause Santé, Radio Campus Lorraine, Arrêt sur images, Citéradio, Science & Avenir, AYP FM

Il ne me manque plus que Raton Laveur Magazine et Valeurs Actuelles. Alors, je pourrai mourir comblé. J'aurai mêlé ma voix aux autres et participé à la cacophonie générale.

09 juin 2024

"Les oyons realement" (Rabelais)

Hier matin, samedi 8 juin 2024, j'étais un des invités de l'émission de Harout Mardirossian, "Cartes sur table", sur AYP FM, la radio arménienne de la région parisienne (99.5 MHz), pour y évoquer le recueil des chroniques radiophoniques d'Anahide Ter Minassian, aux côtés de Taline Ter Minassian, l'instigatrice du projet, Henri Papazian, président d'AYP FM, et Varoujan Avedissian, directeur des éditions Thadée qui ont publié l'ouvrage.




Ce fut l'occasion d'une très belle (re)découverte. Les enregistrements des émissions de "Radio Forum Ararat" viennent en effet d'être retrouvés au fond de je ne sais quel grenier. Il s'agit là désormais d'un corpus unique sur le début des radios communautaires en France. 

Au début de l'émission, nous avons pu entendre la toute première intervention de Henri Papazian sur l'antenne de Radio Forum, le 6 décembre 1981 (il y a donc près de 43 ans!!), suivie de la première chronique d'Anahide Ter Minassian, écrite et parfaitement oralisée comme je l'avais supputé dans mon texte accompagnant l'ouvrage. 

En tant qu'historien du mouvement des radios libres, j'ai été fasciné par cette "résurrection"... en direct.

Merci au prodige de l'enregistrement magnétique pour cette très belle aventure intellectuelle!



"Cartes sur table", AYP FM, 8 juin 2024.

30 mai 2024

Le petit appentis

Mercredi 29 mai 2024, j'ai eu le privilège d'assister au démontage de l'ancien musée des Applications de la recherche, installé dans le pavillon des Cent-Gardes du domaine de Villeneuve-l'Étang, à Marnes-la-Coquette.

Pour rappel, ce beau bâtiment avait été offert à Louis Pasteur en 1884 pour y mener des expériences sur les chiens "réfractaires à la rage".

Une partie des collections, dépoussiérées et emballées par des étudiants de l'Institut national du patrimoine, rejoindra le futur musée Pasteur de Paris, pour l'heure en (intense) gestation.

J'ai évidemment profité de l'occasion qui m'était offerte pour aller voir l'emplacement où Jean Comandon avait fait construire, vers 1932, le petit appentis qui lui permit de poursuivre ses fameuses expériences de time-lapse, sur le modèle précédemment imaginé dans les jardins d'Albert Kahn à Boulogne.

Au-dessus se trouve la chambre mortuaire de Pasteur...



27 mai 2024

Grande santé et élégance

Mon Dieu, que j'aurais aimé être à la place de ce gamin... et avoir son âge bien entendu ! 
C'est beau, car simple et spontané de la part de Pogacar. Une pincée de rêve sur une destinée incertaine.