vendredi 26 mars 2021

Chaudière va péter !

Dans Peste et Choléra, Patrick Deville décrit Alexandre Yersin comme un hybride d'Arthur Rimbaud et de L'Homme qui plantait des arbres: un individu en perpétuelle "fission", prodigue en idées qu'il eut l'impatience de mettre en œuvre les unes après les autres.

"Jamais le cœur du réacteur ne franchira l'enceinte de confinement, sinon à la moindre fêlure ce serait la catastrophe, l'explosion, l'anéantissement, la dépression, la mélancolie ou, pis encore, les foutaises de la littérature ou de la peinture, alors les lubies scientifiques, la pression telle sur la soupape que la pensée à jet sporadique dans son mouvement rotatif projette à tout va, invente dans tous les domaines." (P. Deville)

C'est un peu ça: la consumation plutôt que les velléités et l'hypocondrie (deux maux qui caractérisent bien nos décennies actuelles).

Ça me fait penser à une phrase qu'Henri Guillemin attribuait à Jules Verne (l'auteur du Voyage en centre de la Terre l'aurait écrite à son père, mais je n'ai jamais retrouvé la source exacte). À plat ventre dans l'herbe, tout en rédigeant fébrilement les pages d'un de ses romans, il commentait succinctement son état de "transe" de la sorte: "Chaudière va péter!".

Vies exemplaires, assurément!

Je viens de corriger les épreuves d'un nouvel article intitulé "L'autre secret de Fatima". Il paraîtra dans quelques semaines, dans un cadre nouveau pour moi. J'y reviendrai, car ce secret est des plus croustillants.

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