lundi 20 mars 2023

Vive l'artisanat !

Je ne connais rien de plus agréable que d'écrire un livre. Ça tombe bien, c'est ce que je fais en ce moment.

Bien sûr, il ne faut pas croire que les choses soient simples. Je ne compte pas les mois, parfois les années qui précèdent. Est-ce que ça vaut la peine? Est-que j'ai la matière? Est-ce que ça intéressera quelqu'un? Y aura-t-il un éditeur? Pourquoi faire? Vers quel état j'erre?

Et puis zut! Vient le moment où on décide de se lancer. On use enfin de son libre arbitre, et pas simplement devant l'étal du poissonnier ou sa télécommande. On se met à écrire tout le temps, d'abord virtuellement dans sa tête, en marchant, surtout en marchant, dans les rues, dans les bois, au bord des cours d'eau, chez soi aussi en faisant la vaisselle ou en passant l'aspirateur. On ne perd plus son temps à se tenir au courant de l'actualité. De toute façon, quoi qu'il se passe, la Société du Spectacle veille au grain. On ne promène plus son chien, d'ailleurs on n'en a jamais eu.

Puis on commence à mettre en forme à l'aide d'un "simple" stylo (mais quoi de moins banal qu'un stylo?). On gribouille, on rature, on insère des flèches pour repositionner des bouts de phrase.

Pour ma part, j'ai tendance à noircir d'une écriture fine des bandes de papier de 21cm sur 10 (en fait, une feuille A4 imprimée recto -j'en ai un plein stock depuis quarante ans que j'écris-, coupée en trois dans le sens de la largeur). J'emprunte cette manie à l'ami Proust, dont les "paperoles" m'ont toujours fasciné.

Ensuite, je retranscris ou modifie sur un cahier ou au verso de simples feuilles A4 réemployées. Je corrige, je rature encore. À un moment donné, je mets ça au propre en tapant sur un clavier, mais souvent (pas toujours) je retarde ce moment de la modernité normalisante.

Bref, j'en ai pour quelques mois, alors il ne faut pas trop qu'on m'embête...

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