Réparer le juke-box

Dans Le Bouquiniste Mendel (Buchmendel, 1929), Stefan Zweig écrit de très jolies choses sur le souvenir:

"Mais plus je m'efforçais de saisir ce vague souvenir, plus il m'échappait, plongé dans les gouffres du subconscient, comme une anguille au fond de l'eau."

Plus loin:

"Oublié, englouti! Je m'exaspérais contre l'appareil défectueux logé entre mes deux tempes, j'aurais voulu me frapper le front, comme on secoue brutalement un distributeur automatique qui ne vous livre pas l'objet désiré."

Bon, je n'en suis pas encore là, mais le nouvel ouvrage sur lequel je suis en train de ruminer très fort cet été s'apparente un peu à un juke-box défectueux. Plaisante occupation, à vrai dire, que d'essayer de le réparer, en ces temps où les toujours aussi piteux vacanciers se liquéfient un peu partout. 

Encore Zweig: 

"À quoi bon vivre, si le vent emporte derrière nos talons la dernière trace de notre passage?".