22 juillet 2022

Occasion perdue

C'est un souvenir vivace, mais je n'arrivais pas à le dater précisément. Après confrontation avec la chronologie des événements, il ne peut s'agir que de ça...

Il y a donc précisément quarante ans, le jeudi 22 juillet 1982, je m'étais rendu devant le ministère de la Communication à l'appel de Radio Ici & Maintenant (RIM). À l'époque, j'écoutais assez régulièrement cette station alors très innovante, le soir surtout. 

La veille, nous (les auditeurs) avions appris qu'elle n'avait pas été retenue par la commission Holleaux, chargée de proposer les radios bientôt officiellement autorisées sur la bande FM parisienne. Nous avions donc été conviés à exprimer notre désapprobation en nous rendant devant la lourde porte close du ministère, car il s'y tenait l'ultime réunion de ladite commission.

J'ai dû rester là quelques dizaines de minutes, sous un beau soleil, le temps de discuter avec quelques auditeurs de RIM et d'autres stations non retenues. Je me souviens des nombreux autocollants qui avaient été apposés sur la porte du ministère. Puis je suis parti vaquer à je ne sais quelle occupation stérile, qui, elle, ne m'a laissé aucun souvenir.

Ce que je ne savais pas à l'époque, c'est que Didier de Plaige et Guy Skornik, les deux fondateurs de RIM, en grève de la faim depuis la veille, se trouvaient dans un café à quelques dizaines de mètres de là (dixit Cojean-Eskenazi)... et que Jean Ducarroir, qui participait à la commission Holleaux, se trouvait dans une grande salle du ministère (dixit mon propre livre).

Si je m'étais attardé ne serait-ce que quelques dizaines de minutes de plus, par exemple jusqu'à ce que les membres de la commission sortent, je les aurais sans doute croisés tous les trois et... et... qui sait? Quelque chose ou rien peut-être...

Finalement, je ne devins animateur de Radio Ici & Maintenant que trois ans plus tard, après de nombreux mois passés dans la joyeuse ambiance d'une autre station parisienne, Fréquence Libre. Et je ne publiai mon livre sur Jean Ducarroir que 39 ans plus tard. 

Comme l'a écrit le poète Georges Henein dans L'Esprit frappeur, "une amnésie romancée prend la place des occasions perdues."



L'ancien ministère de la Communication.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire