La terrible catastrophe de Saint-Laurent-de-la-Salanque m'a fait repenser très fort à cette petite commune des Pyrénées-Orientales, passée en un demi-siècle de 3 000 à 10 000 habitants (!). Les miens y reposent.
Souvent, je repense à mon premier véritable souvenir d'enfance. La nuit est tombée et je me relève de mon petit lit. Depuis la fenêtre du premier étage de la maison familiale, j'aperçois un berger et son troupeau de moutons occupant toute la route du Barcarès, de retour probablement de l'embouchure de L'Agly. Spectacle sublime et fascinant! Cette époque est -hélas!- révolue (le dégueulis des voitures et l'étalement urbain ont depuis tout souillé, comme presque partout ailleurs).
Saint-Laurent dans les années 1930. Des vergers et des vignes tout autour. Au fond, de gauche à droite, les Corbières, l'étang de Salses et, au fond, la Méditerranée.
En face, une petite route menait à l'ancienne base d'hydravions de Pierre Latécoère sur l'étang de Salses-Leucate. Jean Mermoz et Antoine de Saint-Exupéry s'y étaient illustrés dans les années 1920-1930. Elle fut bombardée par les Alliés en août 1944, puis abandonnée. Un peu plus grand, je m'y rendais à vélo pour rêvasser sur sa digue fracassée.
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