dimanche 24 janvier 2021

Transmission électrique

Préparant, comme depuis vingt-six ans, l'un des quatre numéros annuels de la Revue d'histoire de la pharmacie, je suis en train de relire et mettre en forme un nouveau texte de mon collègue et ami Guy Devaux, consacré cette fois-ci à l'existence d'un modeste pharmacien de Forcalquier, Eugène Plauchud (1831-1909).

Je ne dirai pas ici toute l'admiration que j'éprouve pour Guy Devaux, magnifique esprit animé d'une curiosité permanente, et toujours prêt à partager ses découvertes (et elles sont nombreuses!) au moyen d'une écriture irréprochable. Ce sont des volontés comme celles-ci qui m'encouragent à poursuivre cette manière d'"apostolat".

Non, c'est à Eugène Plauchud que je veux rendre ici hommage. Cela se passe en novembre 1883, année pandémique (choléra, sans parler de la tuberculose). Le pharmacien donne à l'Athénée de Forcalquier une conférence intitulée "À propos d'électricité: la Durance et ses forces motrices". Rappelant l'expérience fameuse d'Hippolyte Fontaine sur la transmission électrique des forces (1873), Plauchud s'enthousiasme: "Eh bien! Mesdames et Messieurs, cette force, nous l'avons sous la main; nos torrents, notre Mistral et notre Durance nous en offrent plus qu'il nous en faut; et, sans être taxé d'être des visionnaires, nous pouvons rêver la transformation de nos pays. [...] L'avenir nous appartient, si nous savons mettre en œuvre l'énergie que nous offre la nature. [...]."

Je crois que c'est Jacques Brel (en tout cas, Jean-Pierre Chabrol l'écrit quelque part) qui différenciait de la sorte les réactionnaires et les progressistes: les réactionnaires ne voient et ne se souviennent que du pire; et les progressistes, que du meilleur.

À lire bientôt : Guy Devaux, "Eugène Plauchud (1831-1909), le pharmacien-poète de Forcalquier", Revue d'histoire de la pharmacie, n° 409, mars 2021.

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