Dans ce grand capharnaüm déballé à même le trottoir, une grande malle disloquée -probablement balancée sans ménagement depuis un véhicule- et, tout autour, des monceaux de papier dispersés au vent et piétinés sans vergogne.
Curieux par nature, j'y jette un coup d'œil, puis deux, puis trois... Je décide finalement de tout prendre: des centaines de lettres -les unes écrites à la main, les autres tapées à la machine- qu'il me faudra désormais classer, analyser, interpréter. Me voilà en effet légataire, par le plus grand des hasards, d'une correspondance extraordinaire qui semblait vouée à une impitoyable destruction: une vingtaine d'années d'échanges entre deux Françaises, l'une habitant en région parisienne, l'autre fortement impliquée dans l'humanitaire en Inde.
Je me pose néanmoins une question: comment est-il possible de jeter de tels joyaux, ultimes témoins d'une vie assurément hors du commun ? Et cela, alors même que cet art si délicat et si précieux de l'échange épistolaire s'est totalement délité sous nos yeux, au moins depuis le début du XXIe siècle et le triomphe des messageries électroniques...
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