samedi 16 mars 2019

Balayer devant sa porte pour le climat

Marcher pour le climat. En voilà une idée qu'elle est bonne, comme disait le regretté Coluche. Ça ne mange pas de pain et ça ne remet guère en cause la Société du Spectacle, bien au contraire. Et ça autorise les pseudo écolos, muets comme des carpes quand il s'agit de défendre le principe d'une taxe carbone forcément injuste, de se dresser sur leurs ergots et de prendre les postures "yakafokon" qu'ils affectionnent par-dessus tout.
La posture, ce premier symptôme de l'imposture.

Me rendant à Paris en transports en commun, je me trouvais hier à proximité de trois jeunes lycéens qui allaient de conserve à cette fameuse marche dont Le Monde et les médias bien pensants nous rabattent les oreilles.
Ils étaient d'ailleurs d'apparence très sympathique, ces deux filles et ce garçon qu'on aurait qualifiés, à une époque ancienne, de "bcbg"! L'une des deux filles avait tatoué sur ses joues nos trois couleurs nationales, témoignant de la sorte de sa dernière mobilisation d'envergure.
À l'instar de nombre de leurs aînés présents dans le wagon, tous trois étaient penchés sur leur smartphone, se montrant régulièrement des choses sans doute amusantes qu'ils téléchargeaient sur leurs écrans. Un haut-parleur distillait des chansons anglo-saxonnes. Ils étaient habillés de la tête aux pieds de "made in China" et évoquaient, entre autres choses, leurs prochaines vacances d'été (l'une irait en Australie, si j'ai bien compris).

Sans s'en rendre compte, ils incarnaient à merveille ce contre quoi ils se "mobilisaient" (pour reprendre la terminologie des médias): le transport aérien, le fret maritime, et le numérique qui intermédie tout, surtout le superfétatoire.
Une économie numérique qui représente d'ores et déjà plus de 7% de l'énergie mondiale dépensée - un peu plus que le trafic aérien - et qui double sa consommation tous les quatre ans à ce que disent les experts. C'est dire si on n'est pas sortis de l'auberge! En fait, nous sommes tous coupables (moi y compris) de l'effroyable bourbier dont nous ne sortirons de toute façon jamais, quand bien même une dictature nous priverait du superflu, puis du nécessaire.

Plutôt que de marcher en rond et d'exiger des décisions (sans d'ailleurs nommer les plus difficiles) que d'autres et peut-être nous-mêmes n'accepteront jamais, balayons devant notre porte car nos détritus s'y accumulent!

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