J'échangeais avant-hier avec Michael Barbe, le dynamique webmaster du site Show Supernana. En voilà une femme incroyable, devenue avec le recul un des plus forts symboles d'une époque révolue (Adjani peut aller se rhabiller)!
Curieusement, je l'ai peu entendue à l'époque glorieuse de Carbone 14. D'abord parce que je captais très mal cette station dans ma chambre de bonne, j'étais pourtant durant les premiers mois à quelques centaines de mètres à vol d'oiseau. Ensuite, parce que j'écoutais plus volontiers Ici & Maintenant! et France Culture.
J'ai fait la connaissance de Supernana en novembre ou décembre 1985. Après une année passée à Fréquence Libre, qui avait malheureusement mis la clé sous la porte, j'avais fini par contacter Ici & Maintenant! à la rentrée 1985. Je rencontrais Didier de Plaige, Gérard Lemaire et Jean-Louis Rosenberg dans la foulée (je raconterai ça une autre fois). Quelque temps plus tard, je débutais dans cette station, ma deuxième, qui était installée à l'époque dans un immense appartement inoccupé au-dessus du magasin Tati, j'ai évoqué ça quelque part dans mon blog.
Un soir, un couple, ou ce qui me parut être un couple, s'approcha de moi alors que je tenais l'antenne, casque sur les oreilles, mains sur la table de mixage. Je les reconnus d'emblée, même si je ne les avais jamais vraiment fréquentés jusqu'alors. Il y avait là Fabien Ouaki, le fils du propriétaire de Tati, animateur de la station à ses heures perdues, et Supernana, qui venait d'arrêter (si je me souviens bien) ses émissions sur Ici & Maintenant!. Très avenante, elle me demanda qui j'étais, ce qui m'avait motivé à rejoindre l'antenne, etc. Puis la gestion du direct m'accapara et je perdis de vue mes deux visiteurs impromptus. Je compris ou crus comprendre par la suite que cette visite se faisait à l'insu de Didier de Plaige.
Quelques jours plus tard, alors que j'étais à nouveau à l'antenne, je reçus un coup de téléphone de Supernana. Elle me raconta qu'elle s'apprêtait à relancer Carbone 14 (saisie en août 1983) et me demanda de la rejoindre et de participer à cette aventure. J'ai le souvenir d'une longue conversation, un quart-d'heure, peut-être une demi-heure, qui finit par m'agacer car, pendant ce temps, je ne pouvais m'occuper sérieusement du direct... et le rythme que j'y impulsais m'importait plus que tout autre chose à l'époque! J'aurais dû la balancer sur l'antenne, comme elle l'aurait sans doute fait elle-même à ma place, et j'aurais ainsi créé une "situation" probablement amusante (une pensée pour Debord!). "Encore raté!"
Supernana dut comprendre qu'elle ne m'avait pas convaincu, malgré son charisme et sa réputation. Quelque temps plus tard, ce fut au tour de Rémi Bouton, son associé dans cette aventure, de me contacter. Le cofondateur de Radio Gulliver et Radio Gnome m'invita dans son studio, qui se trouvait dans le XIIIe arrondissement, pour me présenter en détail le projet. Il cherchait, avec Supernana et Philip de la Croix (Pluriel FM), à constituer une équipe dynamique. Tout cela serait magnifique, extraordinaire, etc., etc.
Finalement, malgré toute la sympathie que j'éprouvais pour ces deux pionniers, je ne franchis pas le pas. Je restais une année à Ici & Maintenant!, tout en travaillant à côté pour gagner ma vie, parfois la nuit. Entre-temps, Carbone 14 seconde mouture avait débuté ses émissions et puis s'était peu à peu désagrégée. C'est écrit dans mon livre sur cette station, même si je n'y ai pas tout dit.
Avec le recul, je regrette parfois mon indécision. J'aurais bien aimé vivre cette expérience, croiser Malvina, Dominique Fenu et quelques autres. Mais mon expérience à Ici & Maintenant! fut tellement incroyable, que je continue de me la remémorer à mes heures perdues... On ne peut pas se multiplier et vivre une multitude de vies parallèles est compliqué... et c'est bien dommage!
Plus tard, j'entendis reparler de Supernana à Radio Aligre, lorsque j'y assurai, épisodiquement, la technique de l'émission cinéma de mon camarade Philippe Rouyer.
Bien des années plus tard, au détour d'une visite que je fis à Aligre FM dans le cadre de mes activités au CSA, j'y rencontrais le regretté Philippe Vannini qui me raconta plein d'autres choses...
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