28 juillet 2022

À bas l'oisiveté !

Et voilà: les épreuves de mon prochain ouvrage, à paraître en septembre 2022, sont corrigées.

Ça occupe, un bouquin! 

Il y a d'abord l'idée qui naît en général au cours d'une promenade, dans la forêt ou dans les vergers, parfois également la nuit au détour d'une insomnie. J'aurai passé mon existence à chercher des idées et à y "tailler des angles".

Puis viennent les recherches documentaires, souvent débutées bien en amont, comme par prémonition.

Puis l'écriture, tantôt besogneuse, tantôt éthérée. Puis la correction du manuscrit, effort de concentration par excellence, avec ses reprises, ses réaménagements. Tout un artisanat délectable dont (cela tombe bien) je me délecte. Puis les illustrations, la mise en page que l'on suit désormais à distance (ça, c'est regrettable). Et enfin, les corrections d'épreuves, exercice de méticulosité que je recommande à toutes et tous pour la prévention de la sénilité, cette ombre qui parfois nous précède selon l'inclinaison du soleil et le poids des habitudes. 

Ce sont des mois, parfois des années de travail, souvent pour pas grand-chose, car plus la Terre se réchauffe, plus les gens lisent de moins en moins. Je ne sais d'ailleurs pas s'il y a un rapport de cause à effet. En tout cas, ils et elles n'ont pas le temps, paraît-il. Même parmi les universitaires qui n'ont, en principe, que ça à faire. Alors, pour ce qui est d'écrire, le moins possible svp!

Je ne suis pas sûr qu'on s'en sorte en procrastinant ou en s'agitant par à-coups, en bavardant autour d'une machine à café ou en se rendant chez les uns et les autres pour se montrer qu'on est encore en vie, ou en scrutant son smartphone toutes les cinq minutes. Tout ça, ce n'est rien d'autre que du nihilisme ripoliné à la sauce petite-bourgeoise.

Mais bon, chacun fait ce qu'il lui plaît. Le tout, c'est que ça plaise vraiment. À chacun de définir sa règle de vie, pour éviter de sombrer corps et âme, la tête à l'envers, tel le Poséidon

L'immense Benoît de Nursie l'a écrit il y a un paquet de siècles: "L'oisiveté est l'ennemi de l'âme." On en a béatifiés pour moins que ça.


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