T'as de beaux doigts !

"Quand le sage désigne la lune, l'idiot regarde le doigt": cette nouvelle élection présidentielle illustre parfaitement le proverbe.

Pour ceux (qui se disent) de gauche, le doigt a depuis 2017 le même patronyme en trois syllabes: Mé-len-chon. C'est, comme par hasard, le plus âgé des candidats. Je n'ai rien contre les vieux (certains peuvent même devenir sages en vieillissant, dit-on), d'ailleurs j'en suis devenu un moi-même à force d'empiler les années, mais j'estime qu'il y a suffisamment de jeunes dans ce pays pour les laisser construire leur avenir entre eux. Les vieilles lunes de 1981 n'amusent plus que les nostalgiques ou les naïfs... en tout cas, dans l'attente d'un très hypothétique "âge d'or".

De nombreuses études ont démontré ces derniers mois une droitisation inédite de la société française. Un travail d'octobre 2021, en particulier, était parfaitement explicite et son titre plus que limpide: https://www.fondapol.org/etude/2022-le-risque-populiste-en-france-vague-5/.

Alors, deux remarques:

1) Les sondages (avec leurs marges d'erreur finalement assez réduites) ne se trompent guère, contrairement à ce que nous baratinent certains candidats habitués à l'échec. Pour s'en convaincre, il suffit de consulter le wiki de l'élection présidentielle de 2017: https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_de_sondages_sur_l%27élection_présidentielle_française_de_2017. 

Qu'on le veuille ou non, qu'on s'en attriste ou pas, les jeux sont faits pour le premier tour, comme le montre parfaitement le wiki de 2022 (celui-ci présente d'ailleurs des similitudes frappantes avec le wiki de 2017, en dehors d'un gros mouvement tellurique au sein de la droite et de l'extrême-droite): https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_de_sondages_sur_l%27élection_présidentielle_française_de_2022. 

C'est le principe même de la démocratie: notre voix ne compte que par rapport à un ensemble qui finit par la submerger.

Tout le reste (un point en plus, un point en moins, parfois même un demi-point!) n'est que du storytelling, co-construit par les instituts de sondage et les organes de presse pour faire vendre du papier ou du clic, pour faire palpiter ou fantasmer les gogos "supporters". C'est comme au foot.

2) En conséquence, le vrai choix se fera au second tour, qui s'annonce pour l'instant plus incertain. Il engagera l'avenir de celles et ceux qui nous porteront en terre. Pour ma part, mon choix est fait, car je connais mon histoire de France. Cela dit, qué será será.