Antipoésie vaincra ?

L'autre soir, donc, marchant sous une superbe demi-lune, j'ai repensé aux sources Salmade et des Demoiselles, qui sourdent au pied du Charat près de Bussang (Vosges). 

À mon retour, je m'y suis rendu grâce à Google Maps. Et voilà ce que j'ai trouvé au bord de la route des Sources. 

Google Maps.

Derrière ce petit bâtiment en ruine, il n'y a plus rien. Il y a vingt ans, en 2002, j'avais photographié cet endroit de très loin et de très haut. On apercevait encore à gauche le Grand Hôtel de Bussang. Et à droite, l'établissement thermal avec, au premier plan, la buvette dont on voit de nos jours les pauvres vestiges depuis la route.

Photo : Thierry Lefebvre (2002).

J'ai passé là de très longues heures dans une atmosphère d'intense poésie, qu'il me serait difficile de restituer. 

Voilà comment se présentait le Grand Hôtel en 2002. 

Photo : Thierry Lefebvre (2002).

Abandonné depuis une bonne quinzaine d'années, il était fermé. Je l'ai pourtant visité de fond en comble. Il suffisait pour cela de pousser la porte et elle s'ouvrait, comme dans un conte de fées. Ce magnifique bâtiment a été rasé en mai 2004.

L'établissement thermal était en ruine et menaçait de s'effondrer sur lui-même. De nombreux documents d'archives y traînaient, à moitié rongés par l'humidité. J'en ai fait belle emplette. La buvette avait déjà perdu son magnifique vitrail Art Nouveau, à la suite probablement de jets de pierre. 

Le bâtiment a été rasé à son tour il y a cinq ou six ans. Il ne reste donc plus que la buvette, mais dans quel état!

Photo : Thierry Lefebvre (2002).

Ainsi est allé notre début de siècle...

T. Lefebvre, C. Raynal, Petite histoire des eaux de Bussang

(Nîmes, Lacour, 2016).