mercredi 27 mars 2019

La Revue du praticien

Vient de paraître dans La Revue du praticien (vol. 69, n° 3, mars 2019, p. 344-346) un nouvel article ainsi référencé:
Thierry Lefebvre, "Si loin, si proches: la Société d'histoire de la pharmacie et la Société française d'histoire de la médecine", en partie inspiré de mon récent ouvrage Une société savante et son bulletin à la veille de la Première Guerre mondiale. Il m'avait été commandé par le Pr Jean Deleuze, pilier de cette revue médicale de référence.

Par une curieuse coïncidence, ce nouveau texte est le neuf-centième (en ne tenant pas compte des ouvrages) de ma destinée d'absurde scribouillard.
Il s'agit par ailleurs de mon vingt-et-unième article publié dans cette revue depuis 1996, date à laquelle débuta ma collaboration.

Je retrouve les titres des vingt premiers:
"Les début du cinéma médical" (1996), "Images de la trépanation" (1997), "Louis-Ferdinand Céline et la mission Rockefeller" (1997), "Cinématophtalmie et salles obscures" (1997), "Radio-cinématographie et péristaltisme digestif" (1998), "Une patiente célèbre: Marie Duplessis, la Dame aux camélias" (1998), "L'anatomie topographique du docteur Doyen" (1998), "Le médecin des ondes" (2000), "La longue marche d'Étienne-Jules Marey" (2002), "Aspects négligés de l'iconographie antialcoolique: plaques de verre et films fixes" (2002), "Jean Comandon et les débuts de la microcinématographie" (2003), "Le cinéma contre la syphilis" (2004), "La séparation de Doodica et Radica" (2005), "Le village sanatorial du plateau d'Assy" (2006), "L'âge d'or de la radiesthésie médicale" (2006), "Le solarium tournant d'Aix-les-Bains" (2006, avec Cécile Raynal), "Le mystère Tho-Radia" (2007, avec Cécile Raynal), "L'aventure du Médicophone" (2007), "Les débuts cinématographiques du docteur Doyen" (2013), "Au temps des voyages d'études médicales" (2014).

Si je me souviens bien, ce fut l'excellent Dr Christian Régnier, médecin-directeur du Service universitaire de médecine préventive et de promotion de la santé des étudiants de Sorbonne Université, qui me mit en contact avec cette revue il y a donc près de vingt-cinq ans.

lundi 25 mars 2019

Du relief et de l'expérimentation !

Long voyage d'étude la semaine dernière... et des découvertes à foison.
C'est fou ce que ce monde devient passionnant lorsqu'on se détourne un peu du quotidien et que l'on sollicite les "fibres encore vierges de nos sens" (j'adore cette formule de Stevenson!).
Le remâchage, l'emploi (au sens théâtral du terme) et la posture engendrent la monotonie.

Parmi les nombreuses rencontres inopinées de cette seconde quinzaine de mars, quelques-unes eurent trait au relief, une question qui m'intéresse depuis fort longtemps comme en témoigne cette publication... ancestrale.

Thierry Lefebvre, Philippe-Alain Michaud

Il y eut tout d'abord un clip en réalité virtuelle de Lefdup & Lefdup - extrait de Home of the P@ge reboot (projet en cours, me confirme Jérôme Lefdup) - que j'ai pu voir et revoir avec un très très grand plaisir sous Oculus, dans le cadre du festival international d'arts numériques "Videoformes" de Clermont-Ferrand.


Revolution (2018) - c'est le titre du clip - est une nouvelle version d'une chanson scandée par l'écrivain Norman Spinrad. Enregistrée en 1998, l'image est désormais multiprojetée dans une sorte d'engin spatial virtuel transformé en espace d'exposition steampunk. Le résultat est tout à fait stupéfiant.
"The Web is the Revolution, download the Revolution, store the Revolution, backup the Revolution" (dixit Norman Spinrad).

On peut citer aussi l'immersif Planet ∞ (2017) de Momoko Seto (pour rappel, j'avais interviewé cette artiste en 2012 dans le cadre d'une journée à la BnF). Ainsi que l'installation Serial Portraits Croisés de la sympathique Sigrid Coggins, qui nous donne à voir et à dessiner son propre avatar.

Dispositif pour "Serial Portraits Croisés"
Le dispositif de Sigrid Coggins.
Dessiner un avatar sans voir la feuille: pas facile!
Photo : Thierry Lefebvre.

Une semaine plus tard, c'était l'inauguration du festival "Super Flux" au musée des Beaux-Arts de Tours.


Flavien Théry y présentait Inverted Relief, un tapis fabriqué à Aubusson et représentant une image 3D (en anaglyphes!) de la surface de Mars. Le musicien Thomas Poli accompagnait ce voyage en surchaussures à l'aide de séquences de son album Candor Chasma (Un je-ne-sais-quoi, 2018), improvisées sur synthétiseurs analogiques Verbos.

Thomas Poli (au premier plan) accompagne Inverted Relief.
Flavien Théry (au fond en chemise noire) filme la performance.
Photo : Thierry Lefebvre.

Un extrait de l'excellent Candor Chasma de Thomas Poli (à voir avec des lunettes anaglyphiques!).


So long earth (Th. Poli, à retrouver sur le label tourangeau Un je-ne-sais-quoi).

Merci à toutes et tous pour ces expériences et ces échanges...

samedi 16 mars 2019

Balayer devant sa porte pour le climat

Marcher pour le climat. En voilà une idée qu'elle est bonne, comme disait le regretté Coluche. Ça ne mange pas de pain et ça ne remet guère en cause la Société du Spectacle, bien au contraire. Et ça autorise les pseudo écolos, muets comme des carpes quand il s'agit de défendre le principe d'une taxe carbone forcément injuste, de se dresser sur leurs ergots et de prendre les postures "yakafokon" qu'ils affectionnent par-dessus tout.
La posture, ce premier symptôme de l'imposture.

Me rendant à Paris en transports en commun, je me trouvais hier à proximité de trois jeunes lycéens qui allaient de conserve à cette fameuse marche dont Le Monde et les médias bien pensants nous rabattent les oreilles.
Ils étaient d'ailleurs d'apparence très sympathique, ces deux filles et ce garçon qu'on aurait qualifiés, à une époque ancienne, de "bcbg"! L'une des deux filles avait tatoué sur ses joues nos trois couleurs nationales, témoignant de la sorte de sa dernière mobilisation d'envergure.
À l'instar de nombre de leurs aînés présents dans le wagon, tous trois étaient penchés sur leur smartphone, se montrant régulièrement des choses sans doute amusantes qu'ils téléchargeaient sur leurs écrans. Un haut-parleur distillait des chansons anglo-saxonnes. Ils étaient habillés de la tête aux pieds de "made in China" et évoquaient, entre autres choses, leurs prochaines vacances d'été (l'une irait en Australie, si j'ai bien compris).

Sans s'en rendre compte, ils incarnaient à merveille ce contre quoi ils se "mobilisaient" (pour reprendre la terminologie des médias): le transport aérien, le fret maritime, et le numérique qui intermédie tout, surtout le superfétatoire.
Une économie numérique qui représente d'ores et déjà plus de 7% de l'énergie mondiale dépensée - un peu plus que le trafic aérien - et qui double sa consommation tous les quatre ans à ce que disent les experts. C'est dire si on n'est pas sortis de l'auberge! En fait, nous sommes tous coupables (moi y compris) de l'effroyable bourbier dont nous ne sortirons de toute façon jamais, quand bien même une dictature nous priverait du superflu, puis du nécessaire.

Plutôt que de marcher en rond et d'exiger des décisions (sans d'ailleurs nommer les plus difficiles) que d'autres et peut-être nous-mêmes n'accepteront jamais, balayons devant notre porte car nos détritus s'y accumulent!

mercredi 13 mars 2019

Aux sympathiques forçats de la route

J'ai toujours admiré les champions cyclistes. Cela tient certainement au fait que mes parents m'avaient emmené à la Cipale quand j'étais petit. Depuis, je n'ai jamais raté une occasion de les croiser, comme ce fut encore le cas dimanche dernier.
J'apprécie beaucoup le courage et la modestie de ces jeunes gens. Et puis, la bicyclette est une si belle invention! Deux siècles déjà et toujours irremplaçable! Que le monde serait bien plus beau si on s'était contenté de la perfectionner...

Ici, le coureur danois Magnus Cort Nielsen, tout sourire. J'apprends avec joie qu'il vient de gagner aujourd'hui la quatrième étape de Paris-Nice, à Pélussin dans la Loire...
Bravo champion! On a besoin de gens comme toi en ces temps grincheux!

Photographié par Thierry Lefebvre
Magnus Cort Nielsen, le 10 mars 2019
à Saint-Germain-en-Laye.
Photo: Thierry Lefebvre.

lundi 4 mars 2019

Les Pilules Orientales dans "Le Figaro"

Merci à Cécile Thibert qui a publié aujourd'hui, dans Le Figaro (section "Le plaisir des livres"), une belle analyse de L'Épopée des Pilules Orientales.
La référence de l'article est la suivante: C. Thibert, "Elles croyaient aux Pilules Orientales pour une poitrine idéale", Le Figaro, lundi 4 mars 2019, p. 14.
Le livre est toujours disponible à l'adresse suivante: http://www.editions-glyphe.com/livre/lepopee-des-pilules-orientales/.

Je suis par ailleurs en train de corriger les épreuves d'un nouvel ouvrage à paraître. J'adore cet exercice de méticulosité, même si j'en ressors le plus souvent avec une certaine raideur de la nuque et une jolie migraine.

vendredi 1 mars 2019

In memoriam Allakariallak : souvenirs

Une collègue que je ne connaissais pas jusqu'alors m'a récemment contacté pour me questionner sur un de mes anciens textes, qu'elle qualifie de "magistral". Sur le moment, je me suis demandé s'il n'y avait pas erreur sur la personne, tant je ne me reconnais absolument pas dans ce qualificatif.
J'ai néanmoins relu le texte en question. Il date d'une vingtaine d'années, mais sa mise en ligne depuis peu m'a évité de remuer de la poussière. En voici la référence et le lien: Thierry Lefebvre, "In memoriam Allakariallak. À propos de Nanook", 1895, revue d'histoire du cinéma, n°30, 2000, p. 66-97.

Assurément, je ne l'écrirais plus de la même façon, je n'emploierais pas forcément les mêmes mots, j'y serais sans doute moins péremptoire (ah! jeunesse fougueuse!). Mais j'ai quand même relu ce texte avec plaisir et non sans un certain amusement. Comme on feuilletterait d'anciennes photos de famille en souriant de ses poses...
Au-delà du texte en lui-même, dont chacun peut penser ce qu'il veut, ce sont les circonstances de sa fabrication qui me sont progressivement revenues à la mémoire. Car chaque recherche est une petite aventure en soi. Et les multiplier, c'est remplir sa mémoire d'un océan d'anecdotes.

Comme souvent à l'époque, mon camarade Philippe-Alain Michaud, aujourd'hui conservateur chargé de la collection film du Musée national d'art moderne et à l'époque responsable de la programmation cinéma de l'Auditorium du Louvre, avait fait appel à mes "lumières" pour saupoudrer d'incongruité un cycle en préparation.
Le titre en était: "Trompe-l'œil. L'espace illusionniste au cinéma" (25 septembre-28 octobre 1999). J'ai d'ailleurs retrouvé dans un ancien agenda quelques dates de rendez-vous dans les bureaux de l'Auditorium: le 9 février et le 30 mars 1999, en particulier.

L'espace illusionniste au cinéma
Trompe-l'œil. L'espace illusionniste au cinéma
(Auditorium du Louvre, 1999).

Le sujet m'entraînait a priori vers des territoires cinématographiques qui m'étaient familiers (Méliès, de Chomón, etc., je note d'ailleurs certains de ces films dans la programmation); mais je proposais paradoxalement une séance sur le Nanook de Robert Flaherty. Intégrer ce film emblématique du cinéma documentaire dans un cycle consacré au "trompe-l'œil", c'était bien là une idée farfelue... mais Philippe-Alain, toujours curieux et bienveillant, céda à mon caprice.
De là, une recherche tous azimuts qui me mena jusque dans les archives de Revillon frères, où je fus d'ailleurs accueilli de manière très sympathique. J'y entrevis de précieux albums photographiques. Mais n'étant pas du genre "curator", je les laissais à d'autres qui les ont redécouverts depuis.

Présentation de la séance Nanook.
Mon rattachement principal pour la recherche était alors à l'Université Paris  I (Isor).

La présentation eut lieu le lundi 25 octobre 1999 dans un Auditorium du Louvre bien rempli (comme souvent). Et le texte parut quelques mois plus tard dans la revue d'histoire du cinéma dont j'étais alors "secrétaire de rédaction".

Pour l'illustrer, j'avais utilisé quelques images tirés d'un film fixe Pathéorama trouvé quelques années plus tôt dans une brocante de banlieue. Stéphane Dabrowski, toujours aussi serviable, en tira quelques photogrammes.
Je retrouve cette précieuse petite boîte vingt ans après...

Nanouk l'Esquimau (Pathéorama, n° 169).

Et c'est ainsi que le hasard décide souvent pour nous de nos prétendus "choix".