09 novembre 2022

Plus on voit, plus on sait

Cette nuit, j'observais les rais de lumière qui filtraient à travers le volet. Le plafond en était strié.

Je ne sais pas trop pourquoi, mais cela m'a fait penser à la chromatographie sur couche mince, que j'ai beaucoup pratiquée dans les années 1980 dans les différents hôpitaux que je fréquentais alors.

Cette technique permettait d'identifier les médicaments les plus couramment utilisés par les aspirants au suicide, qui débarquaient régulièrement aux urgences, surtout la nuit.

Je me suis rappelé de certains détails: la cuve de verre soufflé rectangulaire, les plaques souples en gel de silice, les solvants à base d'acétate d'éthyle ou de chloroforme (je ne sais plus trop), la lampe à ultraviolets, etc. Tout cela a disparu avec l'arrivée du TDx d'Abbott, au tout début des années 1990.

Un souvenir en appelant un autre, je me suis mis à repenser à l'essai Concorde (AZT vs placebo) et plus particulièrement à une de mes patientes au sourire magnifique mais tellement douloureux. J'ai oublié son nom. Elle est morte peu de temps après. Son image s'est peu à peu diluée,  mais j'en garde un souvenir vivace. Elle devait avoir mon âge à l'époque.

J'ai alors pensé à cette phrase de Daubenton : "Plus on voit, plus on sçait." 

Et je me suis rendormi. 

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