La mort de Jean-Yves Lafesse m'attriste au plus haut point. Je le savais atteint de cette terrible maladie de Charcot qu'on lui avait diagnostiquée en juillet 2020, mais nul ne pensait à une fin si rapide.
Notre dernier échange téléphonique remontait au vendredi 4 juin 2021. Une longue conversation dans le style erratique qui était le sien: lui en fauteuil roulant, parcourant les rues de Vannes, de la boutique d'un de ses amis disquaire à la terrasse ensoleillée d'un café où il avait ses habitudes... un Schweppes... des Camel...
Nous avions ensemble un projet, mais la mort en a décidé autrement. Qu'à cela ne tienne! je le conduirai jusqu'à son terme... Promis, juré, cet été ne sera pas vain!
À très bientôt, Jean-Yves!
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J'extrais d'un groupe Facebook la photo ci-dessous. Elle représente la toute première équipe de Carbone 14 et on peut la retrouver à la cinquième page du cahier photographique de mon livre. Elle m'avait été fournie à l'époque par Michel Fiszbin. J'en possède plusieurs variantes (dont deux en couleurs!) ainsi qu'une planche contact, qui m'ont été offertes par Dominique Fenu peu avant son décès.
La première équipe de OK 14 (future Carbone 14).
Je suis parvenu, au fil du temps, à identifier formellement près de la moitié des membres de cette équipe invraisemblable. Mais si vous vous reconnaissez, contactez-moi !
Le futur Jean-Yves Lafesse est parfaitement reconnaissable: en haut à droite, entre les deux binoclards et l'homme à l'écharpe blanche. Il a la bouche grande ouverte et la main droite prête à agripper je ne sais quoi, peut-être son voisin de dessous.
À chaque fois que je regarde cette photographie, je me dis que la réalité dépasse très largement la fiction. Car l'histoire de Carbone 14, dont je connais désormais la plupart des ressorts cachés, est unique et absolument délirante. Je pourrais en parler pendant des heures sans me lasser. Le ronron universitaire, à l'aune de cette aventure, est d'une platitude absolue.