vendredi 1 mars 2019

In memoriam Allakariallak : souvenirs

Une collègue que je ne connaissais pas jusqu'alors m'a récemment contacté pour me questionner sur un de mes anciens textes, qu'elle qualifie de "magistral". Sur le moment, je me suis demandé s'il n'y avait pas erreur sur la personne, tant je ne me reconnais absolument pas dans ce qualificatif.
J'ai néanmoins relu le texte en question. Il date d'une vingtaine d'années, mais sa mise en ligne depuis peu m'a évité de remuer de la poussière. En voici la référence et le lien: Thierry Lefebvre, "In memoriam Allakariallak. À propos de Nanook", 1895, revue d'histoire du cinéma, n°30, 2000, p. 66-97.

Assurément, je ne l'écrirais plus de la même façon, je n'emploierais pas forcément les mêmes mots, j'y serais sans doute moins péremptoire (ah! jeunesse fougueuse!). Mais j'ai quand même relu ce texte avec plaisir et non sans un certain amusement. Comme on feuilletterait d'anciennes photos de famille en souriant de ses poses...
Au-delà du texte en lui-même, dont chacun peut penser ce qu'il veut, ce sont les circonstances de sa fabrication qui me sont progressivement revenues à la mémoire. Car chaque recherche est une petite aventure en soi. Et les multiplier, c'est remplir sa mémoire d'un océan d'anecdotes.

Comme souvent à l'époque, mon camarade Philippe-Alain Michaud, aujourd'hui conservateur chargé de la collection film du Musée national d'art moderne et à l'époque responsable de la programmation cinéma de l'Auditorium du Louvre, avait fait appel à mes "lumières" pour saupoudrer d'incongruité un cycle en préparation.
Le titre en était: "Trompe-l'œil. L'espace illusionniste au cinéma" (25 septembre-28 octobre 1999). J'ai d'ailleurs retrouvé dans un ancien agenda quelques dates de rendez-vous dans les bureaux de l'Auditorium: le 9 février et le 30 mars 1999, en particulier.

L'espace illusionniste au cinéma
Trompe-l'œil. L'espace illusionniste au cinéma
(Auditorium du Louvre, 1999).

Le sujet m'entraînait a priori vers des territoires cinématographiques qui m'étaient familiers (Méliès, de Chomón, etc., je note d'ailleurs certains de ces films dans la programmation); mais je proposais paradoxalement une séance sur le Nanook de Robert Flaherty. Intégrer ce film emblématique du cinéma documentaire dans un cycle consacré au "trompe-l'œil", c'était bien là une idée farfelue... mais Philippe-Alain, toujours curieux et bienveillant, céda à mon caprice.
De là, une recherche tous azimuts qui me mena jusque dans les archives de Revillon frères, où je fus d'ailleurs accueilli de manière très sympathique. J'y entrevis de précieux albums photographiques. Mais n'étant pas du genre "curator", je les laissais à d'autres qui les ont redécouverts depuis.

Présentation de la séance Nanook.
Mon rattachement principal pour la recherche était alors à l'Université Paris  I (Isor).

La présentation eut lieu le lundi 25 octobre 1999 dans un Auditorium du Louvre bien rempli (comme souvent). Et le texte parut quelques mois plus tard dans la revue d'histoire du cinéma dont j'étais alors "secrétaire de rédaction".

Pour l'illustrer, j'avais utilisé quelques images tirés d'un film fixe Pathéorama trouvé quelques années plus tôt dans une brocante de banlieue. Stéphane Dabrowski, toujours aussi serviable, en tira quelques photogrammes.
Je retrouve cette précieuse petite boîte vingt ans après...

Nanouk l'Esquimau (Pathéorama, n° 169).

Et c'est ainsi que le hasard décide souvent pour nous de nos prétendus "choix".

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