mercredi 6 février 2019

Gardez, belle nature

Me promenant, pour les besoins d'un ouvrage en préparation, dans un certain nombre de gravures de la fin du XVIe siècle, il m'arrive de regretter le cadre de vie mental de nos lointains ancêtres (en tout cas, de ceux que je me suis choisis!), jadis épris de "paysages" et d'Antiquité.

Joris Hoefnagel, 1581.

À l'instar de Julien Gracq (voir ses Carnets du grand chemin), "[...] j'aurais aimé faire la route d'un de ces peintres hollandais ou allemands qui descendaient enivrés vers l'Italie, coiffés d'un bonnet à glands, la soubreveste ouverte sur une de ces chemises à échelle de rubans qu'on voit aux autoportraits de Dürer!"
Et Gracq d'ajouter: "Il nous semble à distance que la laideur n'avait pas de place dans cette époque [...]".

Même s'il ne s'agissait probablement que de "vues de l'esprit" (comme nous le rappelle par ailleurs si magnifiquement Cervantes), quel contraste avec notre époque de défiguration permanente, où même les plus beaux "points de vue" ont un arrière-goût de levure publicitaire et d'anhydride carbonique!

Bon, cela dit, tout reste possible avec le cerveau qui nous a été consigné. Il suffit de le discipliner et de ne point trop se laisser distraire. On s'y applique.

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