jeudi 21 mai 2020

Souvenirs d'un musée

Dans les années 1980 et plus ponctuellement dans les années 1990, j'ai exercé (entre autres choses) comme guide au musée Henri-Langlois. Ce lieu étrange occupait, jusqu'à l'incendie qui le dévasta en juillet 1997, les sous-sols du Palais de Chaillot. 

Je l'ai fait visiter à d'innombrables reprises, devant des publics variés: adultes, enfants, Français, Étrangers... Parfois, je m'y enfermais pour y rêvasser ou m'y cultiver, tant ce lieu poétique m'inspirait. Marianne de Fleury m'en prêtait souvent la clef.

Le mardi 8 avril 1997, vers 19 heures (dixit un de mes agendas), l'ami Fred Savioz me demanda de me promener une nouvelle fois dans ce musée, une petite caméra vidéo à la main. J'ai oublié le modèle (sans doute une Sony), mais c'était la première fois que je manipulais un appareil de ce type. Je devais filmer les couloirs, objets, affiches et maquettes qui m'inspiraient le plus, en les commentant en direct. Fred me suivait avec sa caméra professionnelle Sony V5000. 
D'autres que moi se prêtèrent au jeu : Dominique Païni, Frédéric Bonnaud, Philippe Azoury et Nicole Brenez.

En 1999, après l'incendie fatal, Fred reprit les images qu'il avait stockées jusqu'alors. "Mes" séquences ne furent malheureusement pas retenues au montage, un problème technique ayant affecté la bande-son. Mais je fus dûment remercié dans le générique final.
C'est un regret de n'avoir pu me revoir, flânant dans cet espace qui ne cesse de me hanter depuis et dont j'avais rédigé, en 1995, le dernier guide officiel.



Le film de Fred Savioz (Traces fantômes, le musée d'un rêve, 1999) est désormais en ligne sur la plateforme Henri de la Cinémathèque Française. On peut le visionner ici : https://www.cinematheque.fr/henri/film/116341-traces-fantomes-le-musee-d-un-reve-fred-savioz-1999/

Merci Fred pour cette belle expérience !

jeudi 14 mai 2020

Bugs en série

Dans les années 1980, la Direction générale des télécommunications (DGT, futur France Telecom) nous gratifiait parfois de bugs étranges, sources de situations cocasses. Par un hasard incroyable, un de ces bugs (ou plutôt une série de bugs) se produisit à l'occasion d'une matinée que j'animais sur Radio Ici et Maintenant. Ce devait être le 11 janvier 1986, car l'auditeur (Éric) y évoque un article paru la veille dans Libération (sur Rika Zaraï). J'eus par bonheur la présence d'esprit d'enregistrer ces minutes d'incongruité, peut-être sans équivalent dans l'histoire de la radio.


Séquence 1.

Une deuxième séquence met cette fois en rapport trois auditeurs (Éric, Thierry et Lucien, ce dernier travaillant aux Renseignements téléphoniques!), ainsi que de curieux invités surprises dont un pseudo agent de la Mondaine téléphonant au standard d'un journal de petites annonces bien connu à l'époque. Comme le signale Thierry, Dino Buzzati avait imaginé une histoire quelque peu similaire dans sa nouvelle Scriopero dei telefoni (en français, La Grève des téléphones, 1958).


Séquence 2.

Je ne peux m'empêcher d'ajouter le final, qui s'apparente à une "mise en abyme": un auditeur (P'tit Louis) se plaint du brouillage de Radio Ici et Maintenant par RFM et la toute nouvelle Skyrock (ex-La Voix du Lézard), tout en étant lui-même "brouillé" par des conversations téléphoniques parasites de plus en plus chaotiques. Je lui fais d'ailleurs répéter sciemment trois fois la même protestation, qui devient à chaque reprise de plus en plus confuse. En écoutant et réécoutant ce passage, je m'étonne encore de la liberté dont nous jouissions à cette époque. Quelle station le permettrait de nos jours?


Séquence 3.

jeudi 7 mai 2020

Voyage intérieur

Cette longue période de confinement aura eu au moins l'avantage de me permettre de mener à bien un projet qui me tenait beaucoup à cœur. Ce n'est pas encore tout à fait fini, mais à l'approche des 300.000 signes, et à raison de 5 à 10.000 par jour, la ligne d'arrivée commence à se profiler. Je dirais même que le cheval s'emballe.

Cet ouvrage m'aura demandé beaucoup de recherches. Ce fut une entreprise à la fois complexe et émouvante, vraiment très émouvante. Il y sera encore question de radios libres, mais à travers une approche très différente de celles empruntées jusqu'alors.

Quand on n'exerce pas un métier dit "essentiel" (ce dont j'avais parfaitement conscience bien avant le confinement!), la moindre des choses est d'aller jusqu'au bout de ses projets. Les miens ne font guère de bruit, je pense par ailleurs qu'ils ne nuisent à personne, ne polluent guère et n'attaquent pas la santé mentale de mes contemporains. C'est peu et beaucoup par les temps qui courent.

Ils ne coûtent que l'effort et le temps que je leur consacre. Je les mène donc en conscience, et non pour quelque finalité occulte. Liront cet ouvrage ceux qui le voudront bien, en surplomb, de guingois ou à tâtons, en cinq minutes ou deux mois! Moi, cela m'aura pris vingt ans... vingt ans d'un voyage intérieur, qui en vaut tant d'autres superficiels.
On en reparlera certainement vers la fin de cette année étrange...

J'en profite pour signaler une causerie récemment mise en vidéo par Cécile Raynal. Elle se réfère à un ouvrage qui me/nous a beaucoup tenu à cœur, lui aussi: Les Métamorphoses de Tho-Radia
Signalons d'ailleurs à son propos le compte rendu qu'en fait Lucy Jane Santos dans son Museum of Radium.