lundi 6 août 2018

Ramuz retrouvé

Les Nuits de France Culture ont rediffusé, il y a deux ou trois semaines, une émission diffusée pour la première fois le 15 septembre 1978. Son titre: "Relecture: Charles-Ferdinand Ramuz".


Et là, miracle! À quarante années de distance, la mémoire et la saveur de cette émission, que j'avais écoutée en son temps (j'étais adolescent), me sont revenues presque immaculées: la voix de Ramuz, enregistrée en 1939 ou 1940; quelques extraits de L'Histoire du soldat (mimodrame que composèrent ensemble Ramuz et Stravinsky); les extraits de ses romans et essais; et même certaines analyses des spécialistes convoqués pour l'occasion. Rémanence étonnante de l'écoute radiophonique.
En réécoutant l'émission, je me suis même souvenu avoir été particulièrement perturbé quand Hubert Juin avait affublé l'écrivain du prénom de Conrad-Ferdinand. J'ai longtemps cherché une explication à ce lapsus étonnant...
Il faut dire que Ramuz était alors (et demeure) un de mes écrivains préférés. À l'époque, je devais avoir déjà lu Aline, La Grande Peur dans la montagne et Si le soleil ne revenait pas. Et sans doute m'étais-je déjà plongé dans son Journal qu'il m'arrive encore aujourd'hui de feuilleter.

Depuis, j'ai beaucoup fréquenté l'œuvre de Ramuz, j'en possède d'ailleurs l'essentiel: Derborence, Découverte du monde, La Beauté sur la Terre, etc. Ou bien encore Farinet ou la Fausse Monnaie et Le Gros Poisson du lac que je relisais encore il y a deux ou trois mois. Œuvre immense et douloureuse d'un auteur profondément inquiet, à la recherche d'un style qui lui fut propre.
Je me suis rendu en pèlerinage à sa maison de Pully dans le canton de Vaud, sur les bords du lac Léman, qui devrait accueillir prochainement un musée consacré à sa vie et son œuvre. J'ai parcouru les terrasses de Lavaux à la recherche des merveilleux points de vue si souvent dépeints dans ses romans tels que le beau et complexe Passage du poète.

Merci en tout cas à Philippe Garbit et à l'équipe des "Nuits de France Culture" pour ce retour aux sources, qui me donne envie de retourner flâner du côté de Chexbres et de Saint-Saphorin!

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