samedi 26 mai 2018

Algorithme à revoir

Pour les besoins d'un texte urgent, je suis en train de relire un ouvrage que Cécile Raynal et moi avions fait paraître il y a cinq ans : Les Métamorphoses de Tho-Radia (Paris, Glyphe, 2013).


J'en ai également profité pour taper le nom "Tho-Radia" dans le moteur de recherche de Google: environ 21.000 résultats sont annoncés.
Le premier est la fiche Wikipedia, entièrement inspirée de nos divers contributions sur le sujet (merci aux rédacteurs de Wikipedia!). Suivent les pdf de quelques-uns de nos articles anciens, paru l'un en 2002, les autres en 2006 et 2007. Viennent ensuite - et seulement - une émission de France Culture enregistrée au moment de la sortie du livre. Puis un article de synthèse publié en 2013 dans Pour la Science.
Où l'on voit que l'algorithme de Google ne prend guère en compte l'évolution d'une recherche sur un sujet donné, en privilégiant des documents disponibles sous forme de fac-similés (souvent en partie périmés), au détriment des versions ultérieures forcément plus abouties. C'est là un des nombreux défauts du web et il est peu probable qu'il se résoudra dans un avenir proche.

C'est dommage, parce que l'ouvrage de 2013 en apprendrait beaucoup plus aux personnes intéressées par le sujet. Jean-Marc Lévy-Leblond l'avait bien compris en le qualifiant de "livre du mois" dans La Recherche de février 2014.
Le chapitre 5 est, de ce point de vue, exemplaire. Par rapport aux pdf privilégiés par Google, tout y est nouveau... et surprenant. Au terme d'une recherche fastidieuse, nous étions en effet arrivés à la conclusion que Tho-Radia était très certainement une des dernières opérations douteuses de Serge Alexandre Stavisky - le "beau Sacha", si élégamment interprété par Jean-Paul Belmondo dans le film d'Alain Resnais.
Stavisky : l'homme par qui le plus grand scandale de l'entre-deux-guerres arriva... puis les émeutes de février 1934... puis, indirectement, le Front populaire. Peut-être que Resnais aurait trouvé là une source d'inspiration pour un éventuel remake de son film...

À ma connaissance, cette découverte n'a guère reçu d'écho, les lecteurs de l'ouvrage s'étant beaucoup plus attachés à l'aspect pittoresque de cette épopée. Pensez donc: un produit cosmétique à base de radium!

D'autres informations et indices sont également essaimés ici et là dans l'ouvrage: les uns concernent Georges Bonnet, ministre du Commerce et de l'Industrie jusqu'à la fin janvier 1934; d'autres, Walter Stucki qui négocia la reddition du maréchal Pétain en 1945. Etc.

Comme disait l'autre, il faut laisser du temps au temps.

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